En contrebas des ruines encore imposantes du château construit par Alphonse Mennechet de Barival à la fin du 19ème siècle, l’église Notre-Dame – également consacrée à sainte Anne, dont elle conserve des reliques provenant de l’abbaye voisine depuis le 22 août 1867 – attire d’abord l’attention par son imposant clocher. S’il a souffert en 1918, l’édifice, qui avait déjà été lourdement restauré au 19ème siècle, n’en reste pas moins intéressant à plus d’un titre. Il se compose d’une nef avec bas-côtés, du 16ème siècle, et d’un choeur formé d’une travée droite qui porte le clocher et d’une abside semi-circulaire, du début du 13ème siècle.
L’abside a été très remaniée : en hémicycle à l’extérieur, elle est à pans coupés à l’intérieur, sauf en partie basse. Ces irrégularités existaient déjà avant les réfections consécutives à la Grande Guerre. Elle est couverte d’une voûte d’ogives à six compartiments. La travée droite est également couverte par une voûte d’ogives (le profil est ici un tore en amande alors qu’il est constitué d’une arête entre deux tores à l’abside) et les retombées s’effectuent sur quatre colonnettes par l’intermédiaire de chapiteaux à crochets dont un a été refait. Les chapiteaux associés aux deux arcs doubleaux encadrant cette voûte sont tous des copies modernes.
Le clocher qui s’élève au-dessus est légèrement plus tardif. Il est remarquable par les triple baies qui ajourent chaque côté de l’étage du beffroi. Celles-ci sont richement moulurées et pourvues chacune de quatre colonnettes. Les triple baies ne sont pas fréquentes mais se retrouvent cependant, dans la région, à la tour sud de la cathédrale de Noyon, à Clairoix ou encore à Choisy-au-Bac (ou deux côtés en comptent même quatre).
Hormis la voûte d’ogives en lambris recouverte de plâtre et le mur du bas-côté sud, qui sont modernes, la nef est homogène et représentative du gothique tardif. Ses quatre arcades à mouluration prismatique sont reçues sur des piles circulaires pourvues de hautes bases octogonales. Il n’y a pas de chapiteaux, mais un simple tailloir comme cela est fréquent à l’époque. Au-dessus, les fenêtres comportent un réseau flamboyant qui se retrouve également à la fenêtre de façade. Entre les arcades, des petits cul-de-lampe montrent qu’une voûte en pierre existait ou avait été prévue à l’origine. Bien que dégradé, le portail ouest est un bon exemple de style gothique flamboyant. L’espace compris entre la porte en anse de panier et la base de la fenêtre est décoré d’une suite d’arcatures trilobées. De chaque côté et au centre, trois niches accueillaient des statues.
La cuve baptismale du 13ème siècle, ornée à chaque angle d’une tête humaine, et un Saint-Roch du 15ème siècle proviennent de l’abbaye d’Ourscamp. Les stalles néo-gothiques méritent, par ailleurs, d’être signalées (2008).
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Bibliographie :
- M. MAZIERE, "Recherches historiques sur le canton de Ribécourt. Chiry-Ourscamp", Comité Archéologique de Noyon, Comptes-Rendus et Mémoires, t. 2, 1867, p. 291-307.
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Sources et Vallées. Cantons de Guiscard, Lassigny, Noyon, Ressons-sur-Matz et Ribécourt, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise, Sources et Vallées et Europe, 2008, in-8° de 110 p., p. 25 (voir texte ci-dessus).
- Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises dans le Nord de la France, Ernst A. Chemnitz/Cap Régions Editions, 2013, p. 48-49.