Accrochée sur le versant sud du Mont Ganelon, l’église Saint-Etienne occupe une situation pittoresque, au-dessus de l’Aronde et de l’Oise, qui se rencontrent ici. C’est un édifice extraordinairement complexe, véritable défi pour l’archéologue et fruit de l’histoire chaotique d’une région qui fut le théâtre de nombreux conflits dévastateurs.
La partie la plus ancienne est incontestablement le clocher, du milieu du 13ème siècle, mais très remanié par la suite. Ajouré sur chaque face de trois baies géminées recoupées par une colonnette, il s’inspire de celui, voisin, de Choisy-au-Bac. La corniche et de nombreuses baies ont été refaites, sans doute à la fin du 16ème siècle dans le style de la Renaissance ainsi qu’au 19ème siècle. La base ne laisse plus rien voir de ses dispositions d’origine mais une arcade bouchée conservée à l’ouest du croisillon nord permet de penser que l’église d’alors comportait un transept et une nef avec bas-côtés.
Greffés sur la base du clocher, les croisillons et le choeur à cinq pans remontent au 16ème siècle. Les ogives des voûtes, ornées de belles clefs délicatement sculptées, se prolongent directement jusqu’au sol selon un parti curieux et assez rare.
Ce n’est sans doute pas avant le 17ème siècle que fut entreprise la reconstruction de la nef. Plus haute que le choeur, également voûtée d’ogives, et sans doute formée de trois travées avec bas-côtés à l’origine, il n’en subsiste que la dernière travée et la partie centrale de la façade. Les arcades communiquant avec les bas-côtés étant bouchées, ceux-ci n’apparaissent plus aujourd’hui que comme de simple réduits. La partie centrale de la façade, encadrée de puissants contreforts, est percée d’un élégant portail à fronton triangulaire orné d’une coquille Saint-Jacques. Entre les deux, la nef unique dénuée de style doit appartenir au 18ème siècle.
On remarquera la fresque qui orne le mur surmontant l’arc d’entrée du choeur, curiosité due à J.P.Pinchon, auteur de la célèbre série des Bécassine et qui possédait une maison à Clairoix (2001, modifié 2015).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1850.
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Chanoine Eugène MÜLLER, "Courses archéologiques autour de Compiègne", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 11, 1904, p. 280.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Compiègne. Vallée de l’Oise et Forêt de Compiègne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Compiègne, 2001, in 8° de 36 p., p. 9 (voir texte ci-dessus).
- Philippe BONNET-LABORDERIE et François CALLAIS, Entre rivières et forêts, la communauté compiégnoise, Groupe d'Etudes des Monuments et Oeuvres d'Art de l'Oise et du Beauvaisis (GEMOB), 2005, p. 34-41.
- Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises dans le Nord de la France, Ernst A. Chemnitz/Cap Régions Editions, 2013, p. 28-30.