Dargies fut le siège d’une seigneurie dont plusieurs titulaires occupèrent, au Moyen Age, des fonctions importantes auprès du roi. Victime, comme souvent dans ces régions, de la Guerre de Cent Ans – le village et la forteresse médiévale, qui se trouvait à proximité de l’église, avaient été incendiés par Edouard III d’Angleterre en 1346 – l’église a été reconstruite au 16ème siècle. C’est un édifice intéressant car exemplaire de l’architecture qui prévalait alors dans la campagne picarde, où les moyens étaient souvent limités.
Homogène si l’on excepte les remaniements apportés au 18ème siècle à la façade, il comprend une nef sans bas-côtés suivie d’un choeur terminé par une abside à trois pans. Toute la construction a été effectuée dans une pierre crayeuse bien appareillée et contrebutée par des contreforts avec larmiers, régulièrement espacés. Selon une formule alors généralisée, l’accent est mis sur le choeur, plus élevé que la nef et traité d’une manière plus soignée. Cette différence se remarque essentiellement au niveau des fenêtres : beaucoup plus grandes, prenant appui sur un larmier continu, leur archivolte soulignée par une moulure, elles se garnissent d’un remplage au réseau flamboyant (refait, sans doute à l’identique, au 19ème siècle). Le contraste est grand avec les fenêtres en forme de simple lancette de la nef et dont le seul luxe est constitué par la mouluration prismatique de leur ébrasement interne.
Cette différence de traitement se retrouve à l’intérieur. Bien que dépourvu de voûtes en pierre, le choeur reçoit une magnifique charpente dont les entraits – éléments horizontaux – et les poinçons -éléments verticaux – sont richement travaillés. Il en est de même des sablières, décorées de blochets sculptés de têtes humaines. Bien qu’adoptant la même structure, la charpente de la nef ne reçoit aucune décoration.
Au 18ème siècle, la façade a fait l’objet d’un remaniement en rapport avec l’édification du spectaculaire clocher terminé par une flèche très effilée, le tout réalisé en charpente couverte d’ardoises. C’est à cette occasion que l’église sera dotée d’une intéressante tribune et d’un très beau mobilier d’époque Louis XVI : boiseries, autel, retable (2007).
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Bibliographie :
- Abbé MEISTER, "Epigraphie du canton de Grandvilliers", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 19, 1904-1906, p. 94-100.
- Abbé MEISTER, "Epigraphie du canton de Grandvilliers. Inscriptions relatives au XIXe siècle", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 20, 1907-1908, p. 183-187.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 20 (voir texte ci-dessus).