Construite au 16ème siècle – la date de 1566 est gravée sur le portail méridional de la nef – l’église Saint-Martin constitue l’un des meilleurs exemples du style gothique flamboyant dans l’ouest de l’Oise. Très complet et entièrement voûté d’ogives, l’édifice comprend une nef large et basse de trois travées, un transept saillant et un choeur à cinq pans. Une petite tourelle d’escalier qui permet d’accéder aux combles fait saillie à l’angle sud-ouest de la nef.
Le transept est la partie la plus originale : de part et d’autre de la croisée, constituée de quatre fortes piles cylindriques qui devaient supporter autrefois un clocher en pierre, se développent en effet deux croisillons qui étaient en réalité des chapelles seigneuriales comme l’attestent leurs clefs de voûte à blason sculpté. Ces chapelles ouvrent vers la nef par deux petits passages ménagés de part et d’autre des piles ouest. A l’est, elles comportent une courte seconde travée qui déborde les piles orientales de la croisée et ouvrent directement sur le choeur par une large arcade disposée de biais. Malgré la présence des piles de la croisée, l’espace intérieur de l’édifice apparaît ainsi comme très ouvert. Les voûtes d’ogives retombent, soit par pénétration directe dans les maçonneries (croisée et chapelles), soit sur des chapiteaux formant comme une frise sculptée continue dont les thèmes sont d’une grande variété – créatures fantastiques, masques, anges, flore…- et méritent d’être détaillés.
L’église est construite en blocs de pierre crayeuse bien appareillés – mais comportant souvent des rognons de silex – sur un soubassement constitué par un damier de grès et de silex. Par leur tracé en plein cintre et le dessin de leur remplage, les fenêtres de la nef appartiennent déjà à la Renaissance alors que les deux portails restent encore imprégnés du style gothique flamboyant. Celui de l’ouest est surmonté d’un arc en accolade décoré de feuilles de choux et le portail méridional était encadré par deux statues aujourd’hui disparues. Dans les deux cas, un réseau d’arcatures aveugles les couronnent. Mais l’élément le plus spectaculaire est la fenêtre du chevet, dont le réseau en courbes et contre-courbes est d’une grande virtuosité. Six petits éléments sculptés sont comme accrochés à son archivolte tandis que le meneau central, pourvu d’un piédestal et d’un dais, accueillait autrefois une statue.
L’édifice possède une cuve baptismale du 13ème siècle au décor malheureusement dégradé, constituée d’un fût circulaire entouré de six colonnettes indépendantes (2007).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Songeons, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1836.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 22-24 (voir texte ci-dessus).