Malgré un lourd tribut payé à la Guerre 14-18, qui l’a laissée à moitié détruite, l’église Saint-Médard, restaurée avec intelligence, reste un édifice fort intéressant. Son histoire monumentale est complexe et son plan, formé d’une nef avec bas-côtés, d’un transept saillant et d’un choeur à chevet polygonal, relève de quatre époques différentes si l’on tient compte des reconstructions effectuées dans les années 1920. Une belle pierre de taille a été utilisée, mais le choeur, comme le transept, comportent un haut soubassement en grès.
Dans ses éléments encore intacts – en fait le seul mur gouttereau sud – la nef apparaît comme la partie la plus ancienne. Les trois arcades brisées retombant directement sur des piles rectangulaires et les fenêtres en plein cintre qui les surmontent la date de la fin du 12ème siècle, ce que confirme la façade, refaite à l’identique.
Le transept, dont la croisée est beaucoup plus élevée que les bras, appartient à la fin du 13ème ou au début du 14ème siècle comme il ressort de trois des quatre fenêtres qui l’éclaire. Au croisillon sud, les deux fenêtres comportent deux lancettes inscrivant un trilobe, surmontées d’un oculus inscrivant un quadrilobe. Construite selon un dessin proche, la fenêtre nord du croisillon nord est d’une exécution moins raffinée et, comme les deux autres, ne comporte pas de chapiteaux, une particularité qui n’apparaît guère avant la fin du 13ème siècle. Le remplage de la seconde fenêtre de ce croisillon a été refait au 16ème siècle.
Bien que portant la date de 1734 sur son arc diaphragme, qui correspond sans doute à une restauration, le choeur ne doit pas être postérieur à la seconde moitié du 16ème siècle. Formé d’une travée droite et d’une abside à cinq pans, il est voûté d’ogives à profil prismatique, qui retombent par pénétration dans des demi-colonnes. La travée droite comporte une petite clef pendante. Toutes les fenêtres sont en plein cintre et celle qui s’ouvre dans l’axe, plus grande, comporte un réseau flamboyant refait. Une originale structure en béton armé, dotée d’une haute tribune et portant un haut et élégant clocher en charpente et ardoises, imitation du précédent, a été montée à l’ouest de la nef lors de sa reconstruction (2008).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Noyon, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1851.
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Sources et Vallées. Cantons de Guiscard, Lassigny, Noyon, Ressons-sur-Matz et Ribécourt, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise, Sources et Vallées et Europe, 2008, in-8° de 110 p., p. 46 (voir texte ci-dessus).