Guiscard, qui s’appelait autrefois Magny, tire son nom de la création, en 1705, d’un marquisat au profit du lieutenant général Louis de Guiscard, fils du sous-gouverneur de Louis XIV. Le château et son immense parc, démantelés à partir de 1831, comptèrent parmi les plus beaux domaines de la région.
Situé en limite de l’ancien parc, Saint-Quentin est un édifice assez vaste qui remonte principalement aux 12ème et 16ème siècles. Partie la plus ancienne, la nef a été bâtie dans la seconde moitié du 12ème siècle. Longue de quatre travées (elle en comptait autrefois cinq), elle est du type basilical, c’est-à-dire qu’elle comporte des bas-côtés (refaits en 1919), avec lesquels elle communique par des arcades brisées à ressaut. Celles-ci sont reçues sur des piles de même plan par l’intermédiaire d’un simple tailloir. Une voûte moderne en berceau surbaissé remplace la simple charpente d’origine. L’extérieur est réalisé avec soin, comme le montrent la corniche décorée de têtes d’animaux et la moulure continue qui relie les fenêtres et en souligne l’archivolte. On retrouve ce même raffinement en façade, où une grande fenêtre en arc brisé surmonte un petit portail de même forme. Le choeur à chevet plat comptait initialement deux travées. Sa voûte d’ogives est reçue sur des chapiteaux refaits tardivement. Un triplet de fenêtres ajoure totalement le mur du chevet. L’ensemble fait preuve d’un très grand conservatisme et se réclame encore, malgré sa date, de l’architecture romane.
C’est au détriment de la dernière travée de la nef et de la première travée du choeur qu’est créé un transept au 16ème siècle. Sa croisée comporte une voûte d’ogives à liernes et tiercerons (nervures secondaires). Le bras nord est éclairé par des fenêtres en arc brisé à réseau flamboyant, tandis que celui du sud comporte des fenêtres en plein cintre sans réseau. Contemporaine du transept, la petite chapelle – aujourd’hui sacristie – occupant l’angle sud-est avait sans doute un usage seigneurial.
Vingt-deux panneaux en chêne sculpté, du début du 17ème siècle, ont été remontés dans le transept. De provenance inconnue, ils représentent notamment le Christ et les apôtres. L’église conserve par ailleurs un ensemble varié de vitraux des 19ème et 20ème siècles dont, au chevet, le martyr de saint Quentin, une oeuvre du maître verrier Ch. Champigneulle (1932) (2008, révisé 2015).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Guiscard, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1850.
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Sources et Vallées. Cantons de Guiscard, Lassigny, Noyon, Ressons-sur-Matz et Ribécourt, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise, Sources et Vallées et Europe, 2008, in-8° de 110 p., p. 47 (voir texte ci-dessus).
- Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises dans le Nord de la France, Ernst A. Chemnitz/Cap Régions Editions, 2013, p. 24-25.