La haute flèche octogonale en charpente et ardoises de l’église Saint-Sulpice compose avec les toitures en poivrière des quatre tours du château tout proche un ensemble indissociable et particulièrement pittoresque. Construit en briques, le château a été rebâti durant la seconde moitié du 15ème siècle et le début du siècle suivant. L’église est, quant à elle, un édifice composite qui remonte principalement aux 11ème, 12ème et 14ème siècles.
L’édifice du 11ème siècle comprenait la nef actuelle et un choeur plus étroit, à chevet plat, dont la partie centrale du choeur actuel garde sans doute le souvenir. La nef est bâtie en moellons dont quelques assises sont disposées en arêtes de poisson. Les angles sont appareillés en carreaux et boutisses et l’on note enfin, au nord, la présence de deux petites fenêtres en plein cintre, aujourd’hui bouchées. Les contreforts ont été ajoutés par la suite et les ouvertures actuelles sont des 18ème et 19ème siècles.
C’est peu après qu’un clocher sera construit au sud, dans l’angle formé par la nef et le choeur. Privé de l’étage de son beffroi, remplacé au 16ème siècle par la flèche actuelle, c’est une haute tour dont les maçonneries sont semblables à celles de la nef. On note la présence de trous de boulins d’origine, orifices qui permettaient d’arrimer les échafaudages lors de la construction et que l’on laissait pour d’éventuelles réparations.
Au 14ème siècle, deux chapelles bâties de part et d’autre du choeur primitif composeront un large chevet plat dont les trois pignons correspondent à autant de toitures indépendantes. Formées de deux lancettes coupées par un meneau horizontal, les deux fenêtres orientales sont caractéristiques du vocabulaire architectural normand et anglais de l’époque et se rencontrent, dans la région, à Hodenc-en-Bray et à Senantes (où le chevet est très similaire). Sans doute bâtie la première, la chapelle sud a conservé sa charpente d’origine, dont le type se retrouve dans la nef.
Le mobilier comprend, notamment, la dalle funéraire de Jean et Charles de Bissipat (1487 et 1496), une poutre de gloire et un panneau sculpté représentant saint Jean-Baptiste (fin 16ème siècle). Un très bel ensemble de boiseries de choeur accompagne un autel et un retable Louis XV. Plusieurs vitraux du 19ème siècle méritent d’être signalés (2007).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Songeons, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1836.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 36 (voir texte ci-dessus).