Saint-Pierre offre la silhouette, très courante en Picardie, d’un haut chœur du 16ème siècle dominant une nef unique dont le clocher en charpente et ardoise, bâti en façade, n’atteint qu’à peine la hauteur de la toiture du chœur.
Ce dernier est incontestablement la partie la plus remarquable de l’édifice et doit sans doute sa richesse à la générosité de la famille de Barentin, titulaire de la seigneurie du lieu. Très homogène, il comprend deux travées droites et une abside pentagonale. C’est, bien sûr, le magnifique réseau des voûtes qui frappe d’emblée. A la croisée d’ogives s’ajoutent ici, et systématiquement, des liernes et des tiercerons (nervures secondaires) qui en font un exemple particulièrement représentatif des voûtes de la fin du gothique. De très nombreuses clefs pendantes ou garnies d’écussons, dessinant notamment des couronnes dans la seconde travée et l’abside, enrichissaient autrefois le réseau.
Comme toujours à cette époque, les arcades et les ogives retombent directement dans les supports, sans l’intermédiaire de chapiteaux. Par leur réseau, les fenêtres marquent la transition entre le style flamboyant et celui de la Renaissance. Ainsi, au nord, trois fenêtres ont encore le dessin – mais très assagi – en courbe et contrecourbe caractéristique du flamboyant tandis que les autres fenêtres ont le réseau en plein cintre de la Renaissance. C’est également de la Renaissance que se réclame le petit portail, inachevé, qui s’ouvrait au sud.
Homogène et solidement construite en pierres bien appareillées, la nef est de 1770, une date qui s’accorde bien avec le sobre décor de pilastres et de niches de la façade. Du mobilier on retiendra, dans le chœur, un petit bas-relief en bois représentant la Crucifixion, quatre hauts-reliefs anglais, en albâtre, de la seconde moitié du 15ème siècle, incrustés dans le retable du maître-autel et, dans la nef, une intéressante série de six vitraux consacrés aux Apparitions de la Vierge (1876) (2005, modifié 2017).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1832.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecoeur, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005, in 8° de 64 p., p. 35 (voir texte ci-dessus).
- Isabelle ISNARD, "Le retable d'albâtre d'Hardivillers : un exemple orifinal de la production anglaise de la fin du Moyen Age (Oise).", Quadrilobe, n° 2, 2007.