De nombreux objets et trouvailles monétaires provenant principalement de la nécropole de Marquerie, au nord de la commune, prouvent l’importance d’Hermes (Ratomagus, puis Trie jusqu’au 12ème siècle) durant l’Antiquité classique et le haut Moyen Age. Non loin de l’oppidum d’occupation plus ancienne du Mont César, le lieu doit son essor à la présence d’un pont sur le Thérain, alors navigable. C’est à proximité immédiate de cette voie de passage, gardée par une forteresse entre la fin du 12ème et le 15ème siècle, que l’église a été bâtie. Conséquence d’une reprise en sous-oeuvre effectuée au 16ème siècle et mal maitrisée, l’écroulement du magnifique clocher roman à deux étages, l’un des plus beaux de l’Oise, en 1919, a malheureusement ruiné toute la partie au nord du choeur et modifié radicalement la silhouette de l’édifice.
La partie la plus ancienne est le mur sud de la nef, dont le petit appareil cubique et les grandes fenêtres sans ébrasement percées très haut rappellent l’église carolingienne de la Basse-Oeuvre à Beauvais. Cette nef unique (sans bas-côtés) appartient à une famille encore bien représentée dans la région (Bresles, Therdonne, Velennes, Guignecourt…) et remonte pour le moins à la première moitié du 11ème siècle.
C’est à une reconstruction partielle des parties orientales effectuées vers le milieu du 12ème siècle qu’on devait le clocher disparu, assis sur la croisée d’un transept. Il ne reste de tout cela, selon une disposition qui se retrouve à Nogent-sur-Oise et qui évoque les « passages berrichons », que l’arcade en plein cintre donnant sur la nef et les deux arcades latérales, reprises en sous-oeuvre par la suite. La minceur des claveaux constituant l’arcade centrale – caractéristique qui se retrouvait aux arcades latérales avant que celles-ci ne soient modifiées à la suite de la chute du clocher – incite à lui attribuer une date contemporaine de celle du mur sud de la nef et donc d’imaginer, dès l’origine, l’existence d’un transept.
Le 13ème siècle voit l’agrandissement de l’église vers le nord avec la construction d’un bas-côté à la nef et d’une chapelle au droit du choeur. La façade de la nef est refaite à la même époque. D’importantes modifications au 16ème siècle, une lourde restauration au 19ème et l’écroulement du clocher ont effacé presque toutes traces de cette campagne de travaux.
Enfin, c’est au milieu du 16ème siècle (1559) que se situe la construction du choeur actuel. Avant l’écroulement du clocher, celui-ci comprenait une partie centrale de deux travées (la première n’étant que la reprise en sous-oeuvre de la base du clocher) terminée par une abside pentagonale et flanquée de deux bas-côtés, de deux travées également et de même hauteur, suivant le principe du choeur-halle. Aujourd’hui, la voûte de la partie centrale a disparu et le bas-côté nord est ruinée. C’est une construction très simple, dans le style de la Renaissance encore imprégné du gothique tardif. On remarquera la belle piscine et un vitrail de la même époque représentant une Crucifixion. L’extérieur vaut pour le décor raffiné des niches avec dais qui habillent les contreforts de l’abside (1998, modifié 2017).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l'ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849, appendice p. 2.
- Abbé J. HAMARD, "Notice sur la découverte du virus romain "Ratumagus" de Hermes (Oise)", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires, 1900-1901, p. 150-170.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Noailles. Pays de Bray, Pays de Thelle et Vallée du Thérain, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Pôle Vexin-Sablons-Thelle, 1999, in 8° de 32 p., p. 11 (voir texte ci-dessus).