Dominant le village, l’église de La Bosse est un édifice assez vaste dédié en 1518 comme le précise une inscription figurant dans le choeur. Son plan se compose d’une nef unique suivie d’un choeur que termine une abside à trois pans. Une grande chapelle est greffée au nord du choeur tandis que le clocher s’élève au sud de celui-ci. Un porche plus tardif précède la nef.
L’utilisation de la brique seule est réservée aux parties orientales tandis que briques et silex sont utilisés conjointement dans la nef. Toutes les fenêtres sont de simples lancettes qu’aucun remplage ne vient agrémenter. La seule fantaisie dans cet ensemble assez austère est constituée par le jeu décoratif de damiers obtenu par des briques plus sombres qui se remarque sur la chapelle nord.
Construction massive et pratiquement dénuée d’ouvertures, le clocher est surmonté par une savante structure en charpente recouverte d’ardoises que termine une flèche effilée. Une tourelle d’escalier polygonale occupe l’angle sud-ouest. Semblable à celle du manoir d’Eragny-sur-Epte, elle comporte une belle voûte en berceau rampant.
A l’intérieur, nettement divisé par l’étroite arcade faisant communiquer la nef avec le reste de l’édifice, l’élément le plus remarquable est sans conteste la magnifique charpente en carène de la nef. Les sablières comportent alternativement des blochets sculptés de têtes humaines et des engoulants – ici des gueules de reptiles ou de poissons – avalant les entraits (poutres transversales). Les poinçons sont décorés d’écailles, la poutre faîtière comporte des pendentifs et les quatre pannes qui divisent longitudinalement le berceau sont sculptées de têtes ou de petits motifs.
C’est sans doute vers la fin du 16ème siècle qu’est bâti le porche qui précède la façade. Egalement réalisé en briques avec un jeu de losanges décoratifs, toutes ses ouvertures sont en plein cintre et une charpente en carène comportant notamment une statue du Christ sur le poinçon occidental le recouvre. Construit en pierre, le portail est constitué d’une ouverture en plein cintre encadrée par un fronton triangulaire reçu sur deux colonnes et porte la marque de la fin de la Renaissance.
Riche de nombreuses statues d’art populaire des 16ème et 17ème siècles et de deux petits vitraux du 16ème siècle (saint Germer et une Vierge à l’Enfant), restaurés, l’église s’enorgueillit surtout de posséder un exceptionnel retable en bois sculpté et doré représentant la Passion du Christ et réalisé en 1563 par le sculpteur Nicolas Nitard (2006).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
L'extérieur de l'église
L'intérieur de l'église
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton du Coudray-Saint-Germer, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, s.d. (1841).
- M. BARRE, « Notice historique sur la commune de La Bosse », Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l’Oise, t.9, 1874-1876, p. 157-208.
- Chanoine L. MARSAUX, « Promenades archéologiques dans la vallée de l’Aunette », Mémoires de la Société Académique d’Archéologie, Sciences et Arts du Département de l’Oise, t. 16, 1896-1898, p. 698-703.
- Bernard DUHAMEL, Guide des églises du Vexin français, Paris, 1988, p. 67-68.
- Philippe BONNET-LABORDERIE, « Promenade dans le Thelle et le Vexin », GEMOB, Bulletin n°52-53, 1992, p.55-56.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Bray. Canton du Coudray-Saint-Germer, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Pays de Bray, 2006, in-8° de 36 p., p. 13-14 (voir texte ci-dessus).
- Alexandra GERARD et Jennifer VATELOT, "Les retables en bois sculpté polychromé du XVIe siècle de l'Oise, Etude et restauration des exemples du Vaumain et de Labosse", La Picardie flamboyante, arts et reconstruction entre 1450 et 1550, Actes du colloque tenu à Amiens, du 21 au 23 novembre 2012 sous la direction d’Etienne Hamon, Dominique Paris-Poulain et Julie Aycard, Rennes, 2015, p. 285-294.