Détruite, dans ses parties orientales, durant la Guerre 14-18, Saint-Médard a été refaite à l’identique dans les années 1920. C’est un édifice au plan complet comprenant une nef avec bas-côtés, un transept et un choeur à cinq pans. Mis à part les bas-côtés, refaits en 1768 d’après Graves, l’édifice était homogène et représentatif de l’architecture de la seconde moitié du 12ème siècle dans la région.
Seule partie authentique, du moins à l’extérieur car l’intérieur a été totalement repris lors des restaurations de l’après-Guerre, la nef vaut pour son originale façade. Au-dessus du portail en arc brisé, toute la largeur comprise entre les deux contreforts est en effet occupée par trois arcades en plein cintre. Si les deux extérieures sont aveugles, celle du centre circonscrit une fenêtre malheureusement défigurée par la suite. Les archivoltes, finement moulurées, retombent sur des colonnettes pourvues de chapiteaux dont le décor de feuilles simples, comme le profil des bases, indiquent les années 1150/60. Au-dessus, dans le pignon, un minuscule oculus paraît contemporain. Très élégante, cette façade – dont l’intérêt est renforcé par le linteau en bois sculpté du 16ème siècle remonté dans le portail – atteste seule aujourd’hui de la qualité de l’église du 12ème siècle.
Cette qualité se retrouvait dans le clocher et l’abside, dont la reconstruction des années 1920 perpétue le souvenir. De plan rectangulaire, le clocher est ajouré, sur chaque face, de trois baies en plein cintre garnies de colonnettes. Les cinq fenêtres du choeur sont de la même veine : un tore et une moulure soulignent l’archivolte et des colonnettes garnissent les piédroits.
L’intérieur, restauré ou bien refait, n’a guère d’intérêt. La nef, qui communique avec les bas-côtés par quatre arcades brisées était, à l’origine, simplement charpentée suivant une tradition régionale alors bien ancrée. Polygonale à l’extérieur, l’abside est en hémicycle à l’intérieur, une disposition assez peu courante. Elle conserve les trois statues – le Christ, la Vierge et saint Jean – de l’ancienne poutre de gloire (2008).
Chronologie :
Galerie :
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Lassigny, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1850.
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Sources et Vallées. Cantons de Guiscard, Lassigny, Noyon, Ressons-sur-Matz et Ribécourt, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise, Sources et Vallées et Europe, 2008, in-8° de 110 p., p. 49 (voir texte ci-dessus).