Entièrement rebâtie en 1924 par l’architecte Julien Maurice Warin, si l’on excepte l’abside conservée de l’église précédente, du 19ème siècle, Saint-Pierre est l’un des édifices les plus originaux de la reconstruction dans le Noyonnais. Le plan en est cependant classique : une nef unique, un transept saillant et un choeur polygonal.
D’inspiration néo-romane, son architecture vaut surtout pour son massif occidental superposant un porche et une tribune occupant toute la largeur de la nef. La communication avec celle-ci s’effectue, au rez-de-chaussée, par trois arcades en plein cintre et, au niveau de la tribune, par trois baies rectangulaires. Par son parti, l’ensemble n’est pas sans rappeler les massifs occidentaux de l’architecture carolingienne.
Mais c’est surtout sur le jeu décoratif des matériaux et la charpente que se portera l’attention. De nombreuses assises de briques rouges découpent horizontalement, à intervalles irréguliers, les murs bâtis en briques vernies blanc. Au niveau de la retombée des toitures, ces assises prennent la forme d’un bandeau à décor losangé, très caractéristique de l’époque, qui fait le tour de l’édifice et souligne les pignons du transept et de la façade. Au-dessus du portail, cette dernière comporte une grande baie, aveugle dans sa moitié supérieure où elle accueille une horloge. Au-dessus, le petit clocher se termine, de même, par un bandeau décoratif.
Le même principe se retrouve à l’intérieur, bien éclairé par les doubles triplets superposés des bras du transept. La très belle charpente est particulièrement originale avec son contraste de couleur entre l’ossature, marron, et les bardeaux, verts. Elle est constituée d’un double entrait retroussé et d’un poinçon, l’ensemble étant stabilisé par un dispositif associant des liens à des consoles ou bien des chapiteaux, placés au-dessous du sommet des murs. L’intérêt de l’édifice est accru par la présence de nombreux vitraux des années 1950 et 60, dus aux maîtres verriers Blanchet et Lesage (2008).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Noyon, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1851.
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Sources et Vallées. Cantons de Guiscard, Lassigny, Noyon, Ressons-sur-Matz et Ribécourt, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise, Sources et Vallées et Europe, 2008, in-8° de 110 p., p. 51 (voir texte ci-dessus).