Dominée par un puissant clocher porche, Saint-Firmin est une des très rares églises du 12ème siècle subsistant dans la partie picarde de l’Oise. D’une grande simplicité, le plan voit se succéder un clocher porche, une nef puis un choeur légèrement plus étroit terminé par une abside à trois pans. L’ensemble est bâti dans une belle pierre bien appareillée provenant sans doute des carrières toutes proches de Fontaine-Bonneleau.
Les contreforts d’origine, bien conservés au chevet et sur le côté sud, sont divisés en deux parties par un larmier intermédiaire, la moitié supérieure étant plus profonde que large : c’est un trait qui ne permet pas de faire remonter l’église avant la seconde moitié du 12ème siècle. Cette date convient bien aux fenêtres en plein cintre aux arêtes simplement chanfreinées et à la corniche, dont les nombreux modillons sont décorés de fleurettes à quatre feuilles ouvertes ou fermées, de moulures, parfois de masques, tout cela encore d’esprit très roman.
Pour l’essentiel, le clocher porche semble contemporain du reste de l’église. Des puissants contreforts l’épaulent – y compris à l’intérieur de la nef -jusqu’à la toiture. Une grande baie aujourd’hui bouchée éclairait la façade ouest, au-dessus du portail. L’étage du beffroi est plus tardif, sans doute de la fin du 13ème siècle si l’on en juge par la baie orientale, avec ses deux lancettes surmontées d’une rose polylobée très endommagée. Le côté nord de l’église a connu une histoire plus chaotique car on y discerne les traces de trois arcades bouchées et d’une fenêtre dont le remplage a disparu mais qui attestent de remaniements effectués aux 15ème/16ème siècles.
L’intérieur ne présente pas de caractère particulier si ce n’est la voûte d’ogives – la seule voûte en pierre de l’église – qui couvre la base du clocher porche et qui date de la fin du 12ème siècle. Saint-Firmin possède une cuve baptismale en plomb de la seconde moitié du 13ème siècle. Rappelant celle d’Hétomesnil, son décor est constitué d’une suite d’arcatures où s’inscrivent, en alternance, saint Pierre et deux anges (2007).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Camille ENLART, Monuments religieux de l’architecture romane et de la transition dans la région picarde, Paris et Amiens, 1895, p. 167-168.
- Abbé MEISTER, "Epigraphie du canton de Grandvilliers. Inscriptions relatives au XIXe siècle", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 20, 1907-1908, p. 356-359.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p.45 (voir texte ci-dessus).