Siège d’une seigneurie durant l’Ancien Régime, Lévignen a vu son château disparaître dès la fin du 18ème siècle. L’église, qui remonte entièrement au 16ème siècle, offre aux regards une silhouette compacte qu’accentue le bouchage de nombre de ses fenêtres depuis qu’un bombardement allemand, en 1940, en ait détruit les vitraux.
Son plan, qui s’inscrit dans un rectangle sur lequel seul fait saillie le chœur pentagonal, comprend une nef de six travées accostée, au sud, d’un bas-côté de même longueur. Le clocher est assis sur la première travée de ce dernier. Les voûtes de la nef et du bas-côté, portées à la même hauteur, sont reçues sur une file de piles circulaires très minces du plus bel effet. Il résulte de ce plan et de la disposition des voûtes une grande unité spatiale qui permet, dès la porte franchie, de percevoir la totalité du volume intérieur de l’édifice. Associée au clocher et nécessairement renforcée, la première travée du bas-côté échappe seule à ces dispositions.
A y regarder de plus près, on remarquera cependant que les deux dernières travées de la nef et du bas-côté présentent de légères différences avec celles qui les précèdent : l’appui des fenêtres y est plus bas et une importante surface murale subsiste sous l’arc formeret, contrairement aux autres travées où les fenêtres montent jusqu’au sommet. Peut-être faut-il y voir la marque de deux campagnes de construction rapprochées. La présence de quelques clefs armoriées dans le bas-côté sud permet de penser que celui-ci faisait fonction de chapelle seigneuriale et l’on notera, à ce propos, les traces d’une litre funéraire blasonnée. La petite clef pendante de l’abside porte la date de 1539.
A l’extérieur, la façade se signale par la sobriété de sa composition. Le petit portail double en plein cintre accueille des attributs décoratifs propres à la Renaissance et, au-dessus, un cartouche finement sculpté inscrit un blason. Puissamment contreforté, le clocher avait vocation de tour de guet comme l’atteste la partie supérieure de la tourelle d’escalier, pourvue de petits regards. Normalement inaccessible, le côté sud se signale par la pittoresque juxtaposition des deux murs pignons associés aux toitures des quatre dernières travées du bas-côté. Leur agencement, avec haut contrefort médian, rappelle celui des bras des transepts de Cuvergnon et de Thury-en-Valois (1997).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Betz, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1851.
- Abbé GROSS, "Extrait d'une notice sur Lévignen et sa Seigneurie", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires, 1877, p. 37-57.
- Abbé Eugène MÜLLER, "Quelques notes de voyage...", Comité Archéologique de Senlis. Comptes-Rendus et Mémoires, 1884, p. 28-29.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Betz. Valois, Multien et Vallée de l’Ourcq, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Pays de Valois, 1997, in-8° de 36 p., p. 20-21 (voir texte ci-dessus).