Saint-Etienne est bâtie sur le rebord de l’escarpement au pied duquel coule la Troësne et qui marque la limite entre le Vexin et le Pays de Thelle. De dimensions modestes, c’est néanmoins un édifice extrêmement intéressant. Le plan est très simple, associant une nef unique à un chœur de deux travées à chevet plat, fortement désaxé vers le nord. Le clocher est bâti en hors œuvre au nord, à la jonction de la nef et du chœur.
La nef romane s’est conservée presque intacte si l’on excepte les trois fenêtres percées tardivement au sud. Bâtie en moellons, elle ne comporte pas de contreforts. Les fenêtres primitives, au nombre de trois, sont de petites ouvertures qui s’apparentent davantage à des meurtrières et dont la partie haute est échancrée dans une seule pierre, avec claveaux simulés. Fait exceptionnel, les deux petits portails existent encore. Les archivoltes et les impostes sont délicatement moulurées et une seule pierre fait à la fois office de linteau et de tympan. Le décor de feuilles d’acanthe qui souligne la moulure extérieure du portail ouest ne permet pas de dater cette nef avant le premier quart du 12ème siècle.
Rebâti dans la seconde moitié du 13ème siècle, le chœur est très élégant malgré sa simplicité. Ses deux travées (la première est plus courte) comportent des voûtes d’ogives dont les nervures, formerets et doubleaux retombent sur des groupes de trois demi colonnes. Les chapiteaux à crochets, avec leur corbeille trop courte et leur tailloir trop épais, sont en revanche d’une facture assez grossière. Il n’y a de fenêtres qu’à la seconde travée et celle du chevet – les deux autres sont de simples lancettes – a malheureusement perdu son remplage. Une rare représentation peinte d’un poisson, contemporaine de la construction, se voit sur le mur nord.
Le clocher a été bâti au 16ème siècle. Sa base comporte une voûte d’ogives avec, d’origine, un oculus pour le passage des cloches. Des petites clefs décorées masquent la jonction entre les ogives et l’oculus. Dotée d’une entrée indépendante et d’un autel, cette partie de l’église était sans doute utilisée comme chapelle seigneuriale. Saint-Etienne possède une belle Vierge à l’Enfant en pierre, du 14ème siècle, et un délicieux retable baroque polychrome du 17ème siècle (2004).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Méru, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1837.
- Bernard DUHAMEL, Guide des églises du Vexin français, Paris, 1988, p. 240-242.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Territoire des Sablons (Méru). Vexin et Pays de Thelle, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes des Sablons, 2004, in-8° de 32 p., p. 23-24 (voir texte ci-dessus).