Lorsqu’elle fut achevée en 1539 par François de Lannoy, l’église Saint-Wandrille devait certainement compter parmi les plus belles réalisations de la fin du gothique dans la région. Les désastres occasionnés par les guerres de la Ligue à la fin du même siècle lui causèrent des dommages irrémédiables qui témoignent, jusqu’à aujourd’hui, de la violence du conflit. De l’édifice du 16ème siècle subsistent la nef, vaisseau unique de trois travées, et le transept avec ses deux bras inégaux, celui du nord, plus développé, servant de base au clocher. Rien n’est connu sur le choeur terminé en 1503 par Raoul de Lannoy – dont l’amorce est encore visible au sud-est -, remplacé au 17ème siècle par une modeste construction dont on remarquera cependant le bel appareil en damier de grès et de silex.
Edifié sur un haut soubassement en grès, l’édifice du 16ème siècle est construit en blocs de pierre soigneusement appareillés. Fortement saillants et interrompus à intervalles réguliers par des larmiers qui se prolongent au niveau de l’appui et de l’arc des fenêtres, les contreforts sont disposés en biais à la façade et au bras de transept supportant le clocher. Les fenêtres en arc brisé frappent par l’importance de leurs dimensions. Avec les vitraux d’origine, l’effet devait être magnifique et même spectaculaire à la base du clocher, qui devait apparaître comme une véritable cage de verre.
Il ne reste rien de tout cela : la plupart des fenêtres ont été obturées avec des briques ou réaménagées avec une partie des meneaux anciens (deuxième travée de la nef), et celles qui ne le sont pas ont perdu leur remplage. Relativement épargnée, la façade, assez austère, superpose un portail de style renaissance et une petite rose au dessin encore gothique.
Voûté d’ogives, l’intérieur est très sobre, toutes les retombées s’effectuant par pénétration directe sur des faisceaux de colonnettes ondulés ou des demi-colonnes. La voûte de la base du clocher a disparu. Le modeste choeur du 17ème siècle est pourvu d’une belle charpente en carène dont le poinçon d’entrée porte un Christ en croix. Deux blasons et une date difficilement déchiffrable s’y remarquent. Inspirée du chapiteau à crochet gothique, la cuve baptismale est de la fin du 12ème siècle (2007, modifié 2017).
Chronologie :
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Galerie :
L'extérieur de l'église
L'intérieur de l'église
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Songeons, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1836.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 54 (voir texte ci-dessus).