S’élevant au-dessus des larges horizons du plateau du Clermontois, la haute flèche octogonale en pierre de son clocher signale de loin l’église Saint-Etienne. L’édifice est agréablement situé à l’entrée du parc du château, autrefois siège d’une des plus anciennes et importantes baronnies de Picardie, successivement entre les mains des familles de Dreux, de Trie, de Maricourt et de Noailles.
L’église actuelle, qui a toujours été paroissiale – une collégiale existait dans l’enceinte du château sous le titre de Notre-Dame -, est le fruit d’une restauration-reconstruction intégrale effectuée en style néo-gothique de 1857 à 1865. Des descriptions anciennes et une aquarelle conservée au château permettent toutefois de montrer que cette reconstruction s’est effectuée plus ou moins à l’identique de l’ancienne église, sauf pour le choeur. Doté d’un chevet plat, celui-ci remontait au début du 12ème siècle et son décor extérieur l’apparentait à celui de Saint-Etienne de Beauvais (corniche beauvaisine et colonnettes jumelées prolongeant les contreforts).
L’édifice comprend une nef de trois travées avec bas-côtés, un transept saillant dont la croisée porte le clocher et un choeur composé d’une travée droite – également avec bas-côtés – et d’une abside dont le plan (un demi-cercle outrepassé) et l’élévation sont assez fantaisistes.
Evoquant les dispositions anciennes, l’élévation de la nef comporte trois niveaux : grandes arcades, triforium à arcatures trilobées et fenêtres hautes circulaires. Trois types de piles sont utilisés : composées (quatre demi-colonnes engagées dans un noyau circulaire), jumelées et fasciculées (à la croisée du transept) et déterminent un effet d’alternance pile forte/pile faible déjà signalé dans l’édifice précédent. Une tribune surmonte, comme autrefois, la première travée. Le style des chapiteaux à crochets est celui des années 1230 et l’ensemble s’inspire fortement de l’architecture régionale de la seconde moitié du 12ème et du début du 13ème siècle.
A l’extérieur, on remarquera plus particulièrement la façade, dans laquelle s’ouvre un important portail à gâble avec une représentation du Jugement Dernier et dont le pignon est percé d’une rose inspirée de celle de Saint-Etienne de Beauvais.
Le croisillon sud conserve la copie d’une Vierge en Gloire de Murillo (1867) dont l’original est conservé au Prado, à Madrid. Le maître-autel, avec tabernacle, et la chaire constituent deux beaux exemples de réalisations néo-gothiques (1998, modifié 2016).
Chronologie :
Points d'intérêt :
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Bibliographie :
- Abbé Eugène MÜLLER, "Quelques notes encore sur les cantons de Creil et de Chambly", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-rendus et Mémoires, 1897-1898, p. 226-227.
- Roger TABARY, "Mouchy-le-Châtel", Oise Tourisme N° 32, 1975, p. 15-17.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Noailles. Pays de Bray, Pays de Thelle et Vallée du Thérain, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Pôle Vexin-Sablons-Thelle, 1999, in 8° de 32 p., p. 18 (voir texte ci-dessus).