Implantée au milieu du cimetière qui occupe la pente d’un coteau boisé à l’écart de Noailles, dont le développement ne remonte qu’à la fin du 18ème siècle avec la création de la nouvelle route Paris-Calais, Saint-Lucien desservait initialement les villages de Longvillers et Boncourt.
Son plan très irrégulier témoigne d’une histoire complexe. Un édifice très simple, à nef unique, existait au 11ème siècle comme l’attestent le bel appareil en opus spicatum (arêtes de poisson) du mur nord et la petite porte dont l’archivolte en plein cintre circonscrit un linteau monolithique faisant également fonction de tympan.
Dès les années 1110 intervient la reconstruction du choeur. Il en subsiste surtout deux intéressants chapiteaux dérivés du type corinthien que la Normandie voisine avait remis à l’honneur et dont l’un est pratiquement identique à un chapiteau de la collégiale disparue Notre-Dame et Saint-Arnoul de Clermont, consacrée en 1115, et présenté sous la porte de Nointel. Ses deux travées terminées par un chevet plat étaient sans doute voûtées d’arêtes et la première portait un clocher dont il ne reste que la souche (la partie supérieure, en charpente recouverte d’ardoises, est de 1557). Beaucoup mieux conservé, le choeur d’Allonne donne une bonne idée des dispositions initiales de Saint-Lucien. De cette époque datent également la corniche à modillons de la nef et le pignon, percé d’une fenêtre en plein cintre décorée de pointes de diamant.
Au 16ème siècle, une grande chapelle dédiée à la Vierge vient doubler vers le sud le choeur, qui reçoit à cette occasion de nouvelles voûtes. Comme il est de règle à cette époque, les voûtes retombent par pénétration dans les supports. Les fenêtres, simples lancettes au sud, se compliquent d’un réseau flamboyant à l’est et à l’ouest. L’église a conservé un important ensemble de vitraux dû à deux maîtres verriers beauvaisiens : Roussel (1889) et Koch (1893) (1998).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
L'extérieur de l'église
L'intérieur de l'église
Bibliographie :
- Divers auteurs, Le chemin de Paris - Tillard et Noailles, Groupe d’Etudes des Monuments et Oeuvres d’art du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 11, Beauvais, 1981.
- Jacques CAMIN, « L'église de Longvillers à Noailles », Groupe d’Etudes des Monuments et Oeuvres d’art du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n°11, 1981, p. 57-59.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Noailles. Pays de Bray, Pays de Thelle et Vallée du Thérain, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Pôle Vexin-Sablons-Thelle, 1999, in 8° de 32 p., p. 19 (voir texte ci-dessus).