Plailly, église Saint-Martin

Par sa très grande qualité, l’église Saint-Martin, que signale sa haute flèche gothique inspirée de celle de la cathédrale de Senlis, reflète très certainement l’intervention des seigneurs de Plailly, une puissante famille qui avait notamment pourvu le siège épiscopal de Senlis, donné un doyen à Saint-Rieul de Senlis et des abbés à Châalis et Saint-Denis. L’édifice appartient principalement à trois époque différentes : les années 1170, le début du 13ème siècle et le 17ème siècle. D’importantes restaurations y seront effectuées au 19ème siècle.

La nef, le transept et le clocher du 12ème siècle

De l’église construite dans la seconde moitié du 12ème siècle restent la nef, la partie ouest du transept et le clocher. Couverte de voûtes d’ogives avec liernes et tiercerons au 17ème siècle, la nef ne comportait à l’origine q’une simple charpente. Ses cinq travées communiquent avec les bas-côtés par des arcades brisées retombant sur des piles circulaires, une véritable rareté dans la région à cette époque. Il faut y voir l’influence de la cathédrale de Senlis, également présente dans le décor des chapiteaux (feuilles d’acanthe, feuilles plates s’enroulant en boule, tiges perlées…) Aujourd’hui bouchées, les fenêtres s’ouvraient dans l’axe des piles et non des arcades. Fréquent dans la région, ce parti évitait de monter trop haut les murs gouttereaux, fortement sollicités par le poids de la charpente.

Bâti latéralement, le clocher est une tour assez austère dont le beffroi est percé de baies géminées en plein cintre sans décor. Sa base a été totalement reprise au 19ème siècle, comme la façade, bien composée mais authentique seulement dans sa partie centrale, qui superpose un portail et une grande fenêtre, tous deux garnis de colonnettes aux piédroits.

Le choeur du 13ème siècle

Terminé par un imposant chevet plat, le choeur est un authentique chef-d’oeuvre. L’accent est mis sur la seconde travée, dont les trois vaisseaux sont portés à la même hauteur, formant comme une nef transversale. Les voûtes retombent au centre sur trois piles circulaires par l’intermédiaire d’un faisceau de colonnettes, la quatrième retombée se confondant avec la base du clocher. Les trois chapiteaux associés aux piles sont d’une qualité exceptionnelle et leur sculpture comme la mise en oeuvre de l’ensemble des éléments associés au voûtement renvoient incontestablement à Notre-Dame de Paris, alors en cours d’achèvement.

La flèche du 16ème siècle

C’est au 16ème siècle enfin, si l’on excepte les importantes restaurations du 19ème,  que sera montée la flèche, très élégante construction octogonale en pierre flanquée de pyramides d’angle. Les crochets garnissant les arêtes, les ouvertures rectangulaires ou polylobées ajourant les faces garnies d’écailles font si directement référence à ce chef d’oeuvre de l’architecture gothique qu’est la flèche de la cathédrale de Senlis que la datation a pu – l’auteur de la notice y compris – en situer la construction au 13ème siècle. Il est par ailleurs tentant de l’attribuer a l’atelier qui a bâti les flèches voisines de Versigny et d’Eve tant le vocabulaire stylistique leur est commun.

Le mobilier comporte une cuve baptismale datée de 1570 ainsi qu’une chaire à prêcher et un banc d’oeuvre, beau travail du 18ème siècle. L’église possédait un exceptionnel devant d’autel de la seconde moitié du 14ème siècle, consacré à la Vierge et représentant l’Annonciation, la Visitation et la Nativité. Il est aujourd’hui présenté au Musée de Cluny, à Paris (2002, modifié 2019).

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Vues générales

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La nef et le choeur du 12ème siècle

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Le clocher du 12ème siècle et la flèche du 16ème siècle

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Le choeur du 13ème siècle

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Le mobilier

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Bibliographie :

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