Seconde paroisse de Pontpoint, Saint-Pierre fut supprimée à la Révolution et l’église, dont l’état laissait déjà à désirer à cette époque, fut vendue en 1835 pour être démolie. Située à l’écart de l’agglomération, dans un vallon verdoyant, il en subsiste aujourd’hui la souche du clocher roman et le magnifique chœur à chevet plat.
Un dessin et une description antérieure à 1835 montrent que la nef avait été reconstruite aux 15ème/16ème siècles et qu’elle était longue de quatre travées flanquées de bas-côtés aussi hauts que le vaisseau central. De minces colonnes recevaient directement les ogives et les doubleaux des voûtes. Le clocher comportait deux étages, le second plus élevé et sans doute légèrement plus récent que le premier. Une haute flèche octogonale en pierre cantonnée de quatre petites pyramides couronnait la tour comme dans plusieurs clochers romans de la région (Saint-Vaast-de-Longmont, Saintines, Béthisy-Saint-Martin, Chamant…).
Partiellement conservé, le premier étage du clocher était ajouré de deux baies en plein cintre sur chaque face. Leurs colonnettes en délit sont surmontées de chapiteaux ornés de petites feuilles ou de minces bandes entrelacées et de tailloirs à décor géométrique. Sa construction doit être de peu postérieure à la donation de Saint-Pierre au monastère de Saint-Christophe-en-Halatte en 1061. Ce clocher se rattache à la même famille que ceux des églises voisines de Saint-Gervais – également à Pontpoint -, Noël-Saint-Martin et, plus loin, Morienval.
Partie la mieux conservée, le chœur peut être daté du début du 13ème siècle. De plan rectangulaire et profond seulement d’une travée, il se développe en largeur, à la manière d’un transept. Les trois vaisseaux qui le composent ont des voûtes portées uniformément à la même hauteur, donnant ainsi une grande unité à l’ensemble. Les fenêtres sont de simples lancettes superposées sur deux niveaux. Dans la travée centrale, une rose se substitue à la lancette supérieure et, associée visuellement aux deux lancettes inférieures, peut être perçue comme une préfiguration de la fenêtre gothique à meneaux appareillés.
C’est une œuvre originale, traitée à la fois avec sobriété (fenêtres, chapiteaux) et raffinement (multiplication des colonnettes associées aux retombées des voûtes), où les murs sont conçus comme de simples parois de remplissage, indépendantes de la structure proprement dite (1994, modifié 2017).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Pont-Sainte-Maxence, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1834.
- Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 247.
- Abbé I. BERTIN, Pontpoint, son passé, s.l., 1939, in 8° de 32 p.
- Danielle JOHNSON, Architectural Sculpture in the Region of the Aisne/Oise Valleys during the Late 11th/Early 12th Century, Thèse de Doctorat de l’Université de Leiden (dactylographiée), 1984.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Pont-Sainte-Maxence. Valois et Vallée de l’Oise, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et O.T.S.I. de Verneuil-en-Halatte, 1994, in-8° de 32 p., p. 11 (voir texte ci-dessus).
- Raymond POUSSARD, Autour d'une forêt royale : Halatte, Groupe d’Etude des Monuments et Oeuvres d’art de l’Oise et du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 92-94, La forêt d'Halante (T.II), Autour de la forêt, 1999, p. 30-31.