La découverte de l’église Saint-André, totalement isolée au fond d’une large vallée sèche couverte de champs, est inoubliable. La beauté austère du site comme la silhouette insolite de l’édifice forment un tout indissociable qui captive le regard. Edifié au milieu du cimetière et desservant quatre hameaux plus ou moins éloignés –Hédencourt, Faravillers, Bois-Renaut et Bois-l’Abbé – Saint-André perpétue ainsi la tradition du haut Moyen Age selon laquelle l’église paroissiale était souvent implantée hors du village.
Bâti tout entier au 16ème siècle, l’édifice juxtapose deux styles : le gothique tardif, qui est celui de la nef et du clocher, et la Renaissance, à laquelle appartient le chœur. Légèrement antérieure donc, la nef est une construction simple – elle est couverte par une très belle charpente en carène – mais très soignée, en pierre de taille. Bien marqués, les contreforts se terminent en bâtière. Les fenêtres latérales sont de simples lancettes tandis que celle de la façade, plus importante, comporte un réseau flamboyant. Au-dessous, le portail en anse de panier et arc en accolade est encadré de deux pilastres polygonaux terminés chacun en niche avec dais qui abritait autrefois une statue. Le clocher, construit en même temps au nord de la façade, est une tour austère dont l’élévation n’est interrompue que par de simples larmiers. Deux baies géminées sans décor l’ajourent au niveau du beffroi. Il est assez semblable à celui de Vendeuil-Caply.
Le chœur impressionne par son élévation, son pignon ouest, qui domine totalement la toiture de la nef, étant plus élevé que la maçonnerie du clocher. Il comporte deux travées et se termine par une abside en hémicycle. Une tourelle d’escalier permettant d’accéder aux combles le flanque au nord. Le tracé en demi-cercle de l’abside, le réseau en plein cintre des fenêtres aux dimensions imposantes, les bâtières qui couronnent les contreforts, les pilastres qui reçoivent les voûtes d’ogives le désignent clairement comme une œuvre de la Renaissance dont la date est par ailleurs précisée par l’inscription suivante » ce chœur a esté basty l’an 1555 « .
Le mobilier comporte des boiseries et deux autels secondaires d’époque Louis XV. On notera également un important chemin de croix, en plâtre peint, du 19ème siècle. A l’extérieur, un Ecce Homo (au nord), de nombreux graffitis anciens et la croix du cimetière (16ème siècle) complètent cet ensemble en tous points remarquable (2005).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1832.
- Jean-Charles CAPPRONNIER, « Saint-André-Farivillers », Bulletin de la S.H.A.S de Noyon, n°262, juillet-décembre 1999, p.22-27.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecoeur, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005, in 8° de 64 p., p. 53-54 (voir texte ci-dessus).