La paroisse de Saint-Maur n’a été fondée qu’au 14ème siècle mais l’église actuelle est plus tardive car sa construction doit être attribuée au 15ème siècle. C’est un édifice fort intéressant, tant par son homogénéité que par son caractère exemplaire d’un mode de bâtir très répandu dans la région après la Guerre de Cent Ans. Si ses volumes extérieurs sont des plus classiques – un choeur terminé par une abside à trois côtés faisant suite à une nef unique de mêmes dimensions -, l’intérieur présente la particularité de posséder, à mi-longueur, deux arcades transversales recevant le clocher octogonal en charpente et ardoises.
Tout l’édifice est bâti en damier de silex et de grès, dont il constitue l’un des plus beaux exemples. La plupart des fenêtres sont de simples lancettes, appareillées en pierre comme toutes les ouvertures. Deux sont toutefois différentes et comportent des meneaux. Celle qui est percée au sud de la nef, subdivisée en deux lancettes, mélange assez curieusement les profils toriques – de moins en moins utilisés à la fin du gothique – et prismatiques. L’autre fenêtre ajoure le pan central du chevet et montre un réseau complexe et parfaitement bien conservé qui témoigne de l’usage qui avait souvent cours de mettre l’accent sur la baie située dans l’axe du sanctuaire. Quelques modillons sculptés de têtes se remarquent sur le mur nord de la nef.
A l’intérieur, les deux arcades au tracé à peine brisé qui divisent l’espace en trois parties bien distinctes, présentent un profil – deux tores soulignés par un filet encadrant un large méplat – qui incite à ne pas dater l’édifice après le 15ème siècle. De part et d’autre de cet espace central, la nef et le choeur sont chacun couverts par une magnifique charpente en carène contemporaine de l’édifice. Un entrait avec poinçon renforce celle de la nef à mi-longueur tandis qu’un dispositif semblable marque, dans le choeur, la jonction entre la travée droite et l’abside. Les sablières sont décorées de huit blochets qui méritent d’être détaillés. Chacun constitue en effet un véritable portrait traité avec une verve poussée parfois jusqu’à la caricature.
L’église possède une cuve baptismale en pierre formée d’un gros fût central cantonné de quatre colonnettes que le décor d’étoiles gravées aux angles permet de faire remonter au 11ème ou au début du 12ème siècle. Le maître-autel en marbre d’époque Louis XV est réputé provenir de l’église abbatiale détruite de Lannoy, qui était située à quelques kilomètres au sud, dans la vallée du Petit Thérain (2007).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Abbé MEISTER, "Epigraphie du canton de Grandvilliers", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 19, 1904-1906, p. 117-118.
- Abbé MEISTER, "Epigraphie du canton de Grandvilliers. Inscriptions relatives au XIXe siècle", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 20, 1907-1908, p. 815-817.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 64 (voir texte ci-dessus).