Occupant un site très pittoresque dans la haute vallée du Thérain, à l’écart du village, l’église Saint-Samson conserve le souvenir de sainte Radegonde. Une crypte, située sous le choeur de l’église actuelle, abrite en effet une source dédiée à celle qui fût un temps l’épouse du roi mérovingien Clotaire 1er. Cette source, qui passait pour avoir des vertus miraculeuses, suscita un pèlerinage très fréquenté jusqu’à la Révolution. Comportant une seule travée voûtée d’arêtes et terminée par une abside en hémicycle, cette petite crypte est difficile à dater mais remonte, pour le moins, à l’époque romane.
L’église proprement dite, construite en petits moellons de grès, est un simple vaisseau très allongé, terminé par une abside en hémicycle et précédé d’un clocher porche. Un collage, à mi-longueur, montre que le vaisseau relève de deux époques différentes. La nef appartient, au moins dans son mur nord, à l’époque romane comme le prouvent deux petites fenêtres en plein cintre conservées de ce côté. Le mur sud est ajouré par deux fenêtres à meneaux comportant une petite rose ou un trilobe qui les datent du 13ème ou du 14ème siècles.
La chronologie appelle ensuite le clocher porche, haute tour austère dépourvue de baies en partie haute et qui peut être datée du 16ème siècle d’après le portail en accolade qui s’ouvre à l’ouest. L’intérieur est couvert d’une voûte d’ogives, la seule de l’église. Le choeur, enfin, a été reconstruit au 17ème siècle sur un plan plus vaste que le précédent. Il est éclairé par de grandes fenêtres en briques et épaulé par de puissants contreforts régulièrement distribués.
A l’intérieur, la nef est couverte par une charpente en carène du 16ème siècle d’une qualité absolument exceptionnelle, dont la polychromie semble avoir été rafraîchie au 19ème siècle. Deux entraits avec poinçons la soulagent au revers de la façade et à mi-longueur. Leur décor est très fouillé, au même titre que celui des sablières et des blochets, sculptés notamment de têtes d’hommes. Remontée sur un entrait plus long lors de la reconstruction du choeur, la poutre de gloire accueille à chaque extrémité un cavalier à cheval et un personnage tenant un livre qui viennent compléter la trilogie habituelle formée par le Christ entouré de la Vierge et de saint Jean. C’est l’une des plus belles de l’Oise (2007).
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Bibliographie :
- B. WEIL, « Description des cryptes du département de l’Oise », Mémoires de la Société Académique d’Archéologie, Sciences et Arts du département de l’Oise, t.1, 1847, p. 189-190.
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Formerie, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1850.
- Duc de Polignac, « Saint-Samson-la-Poterie », Oise-Tourisme, n° 16, 1971, p. 16-19.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 67 (voir texte ci-dessus).