Le chevet de l'église vu de l'est (1997)

Saint-Vaast-les-Mello

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Paroissiale

Diocèse : Beauvais

Classé monument historique en 1906

Coordonnées GPS :
49°16' 1" N 2°23' 22" E
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Saint-Vaast-les-Mello, église Saint-Vaast

Bâtie sur le rebord du versant nord, ici particulièrement abrupt, de la vallée du Thérain, l’église Saint-Vaast est un édifice d’une complexité extrême, propre à séduire les archéologues qui y trouveront largement matière à réflexion. Les seconde et troisième travées de sa nef sont malheureusement encombrées d’étais en charpente depuis plusieurs décennies, précaution rendue indispensable du fait de graves désordres intervenus dans les maçonneries de cette partie de l’édifice.

Une église à nef unique existait dès le 11e siècle comme en témoigne la partie centrale de la façade, avec ses pierres d’appareil à gros joints, sa fenêtre sans ébrasement extérieur et son contrefort plat. Dans les années 1140, on entreprend de reconstruire la nef en la dotant de bas-côtés. Les travaux commencent par les travées orientales et prévoient alors une construction simplement plafonnée, avec arc diaphragme sur le vaisseau central, comme il en existait à Villers-Saint-Paul. Cette première intention est démontrée par le plan des piles séparant les seconde et troisième travées, constituées de quatre demi-colonnes faisant saillie sur un massif carré.

Très vite, cependant, on décide de monter des voûtes d’ogives. Relancée après coup, celle de la dernière travée de la nef est ainsi reçue sur des consoles décorées de masques grossiers insérés dans les murs gouttereaux. La logique du système est, en revanche, respectée dans les piles séparant les première et seconde travées qui, plus fortes, comportent en plus des quatre demi-colonnes correspondant aux retombées des arcades et arcs-doubleaux quatre colonnettes associées aux retombées des ogives.

Les chapiteaux s’inspirent le plus souvent du thème de la feuille lisse, très répandu dans la région. Malgré les remaniements ultérieurs, certains éléments encore en place montrent que le bas-côté nord avait, dès l’origine, la même largeur que le vaisseau central. Un portail à gâble, dont les trois voussures en tiers-point sont ornées de bâtons brisés, est plaqué à la même époque sur la façade. Un second portail est percé peu après au sud. On y remarque le gracieux décor de son tympan, où trois paires de colonnettes supportent une triple arcature au tracé en plein cintre surhaussé.

La reconstruction des parties orientales se situe au cours de la première moitié du 13e siècle. Elles sont constituées par un transept dont la croisée reçoit le clocher et par un chœur pentagonal, de plan outrepassé, flanqué de deux chapelles peu profondes curieusement voûtées en berceau brisé. Réalisé avec soin, l’ensemble affiche cependant un conservatisme marqué. On détaillera la belle clef de voûte du chœur, ornée d’un Agneau pascal.

L’harmonieux chevet, dominé par le clocher percé, sur chaque face, de deux longues baies géminées aux multiples colonnettes, rappelle celui d’Angy, plus ancien d’un quart de siècle. Son inclinaison très marquée vers le sud justifie amplement les étayages mis en place à l’intérieur. La couverture en pierre des bras du transept et du chœur, qui se retrouve à Foulangues, Rousseloy, Montataire…, n’étonnera pas dans une région où les carrières sont abondantes.

Une grande fenêtre gothique sera percée durant la seconde moitié du 13e siècle dans le mur ouest du bas-côté nord. Comme son vis-à-vis, il subira d’importantes réparations au 16e siècle. Les fonts baptismaux, plus tardifs que ceux de Bury dont ils s’inspirent, une rare poutre de gloire sculptée des douze apôtres et plusieurs statues du 16e siècle ajoutent encore à l’intérêt de cet édifice attachant qu’on voudrait espérer voir un jour retrouver sa beauté première (1997).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

L'intérieur de l'église : la nef

L'intérieur de l'église : le transept et le choeur

Bibliographie :

  • Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Creil, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins,‎ 1828.
  • Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l'ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849, appendice p. 2.
  • Abbé Eugène MÜLLER, "Quelques notes encore sur les cantons de Creil et de Chambly", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-rendus et Mémoires, 1897-1898, p. 201-203.
  • Jean VERGNET-RUIZ, « Eglise de Saint-Vaast-les-Mello », Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 24, 1952, p. 231-237.
  • Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Montataire. Vallées de l’Oise et du Thérain, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et O.T.S.I. de Saint-Leu-d’Esserent, 1997, in 8° de 24 p., p. 19-20 (voir texte ci-dessus).
  • Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises en Picardie, Ernst A. Chemnitz/Mitteldeutscher Verlag, 2006, p. 52-53.

Sites internet :

  • Creation of Gothic Architecture
  • Wikipédia (Pierre Poschadel)

Documents :

  • Extrait de Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l’ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849 : APPENDICE. PL. XIII.
  • Extrait de Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l’ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849 : APPENDICE. PL. XIV.
  • Extrait de Arthur MÄKELT, Mittelalterliche Landkirchen aus dem Entstehungsgebeite des Gotik, Leipzig, réimpression de l’édition originale de 1906, p. 78-79.

Notes :

  • Saint-Vaast-les-Mello : notes de visite du 13/4/1997