Magnifiquement restaurée et bien mise en valeur par un environnement très soigné, l’église Saint-Pierre attire les regards par l’extravagante flèche en charpente et ardoises de son clocher dont la forme tourmentée évoque plus volontiers quelque pays d’Europe centrale que les confins du Pays de Thelle et du Vexin.
A une nef en silex d’origine ancienne – comme l’atteste une petite porte en plein cintre au nord – mais souvent réparée est venu s’ajouter, au début du 13ème siècle, un chœur de deux travées à chevet plat. Si les chapiteaux à crochets ou feuilles découpées ne laissent aucun doute sur la date de sa construction, une restauration effectuée à la fin du 19ème siècle l’a malheureusement privé de tout caractère d’authenticité comme on peut le voir notamment dans les fenêtres, refaites dans un style plus tardif.
Vers 1300, une chapelle seigneuriale vient flanquer la base du clocher au sud. Il n’en subsiste qu’une fenêtre à réseau rayonnant, la voûte – qui comporte une clef armoriée – ayant été refaite au 16ème siècle, époque où l’église connaît d’importants travaux, sans doute suite aux destructions de la Guerre de Cent Ans. C’est en effet à cette période qu’il faut également assigner le clocher, la chapelle nord, la charpente en carène de la nef et la façade de celle-ci.
Masquée en partie par un petit porche de peu postérieur, cette façade montre une très belle composition qui n’est pas sans rappeler, mais en plus simple, celle de Boubiers. Le portail est divisé par un trumeau et son tympan est ajouré d’un réseau flamboyant. Deux piédroits, fortement saillants et comportant des niches aujourd’hui vierges de leur statue, l’encadre. Ils s’amortissent en pinacles qui viennent mordre sur le pignon, décoré de crochets sur les arêtes et percé d’une fenêtre au réseau flamboyant.
En total contraste avec l’étage du beffroi, très sobre, la flèche superpose trois étages, l’un carré, les deux autres octogonaux, dans une composition aussi originale que complexe. La transition entre les deux premiers étages s’effectue par quatre petits clochetons d’angle. Le second étage est coiffé d’un dôme, lui-même surmonté d’un octogone allongé que couronne, finalement, un second dôme en forme de cloche (2003).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Chaumont, Oise, Beauvais, Achille Desjardins, 1827.
- Jean-Baptiste FRION, Nouveau précis statistique sur le canton de Chaumont, Beauvais, Achille Desjardins, 1859.
- Michel LEGENDRE, « L’église de Thibivillers », Oise-Tourisme, n°26, 1973, p.14-15.
- Bernard DUHAMEL, Guide des églises du Vexin français, Paris, 1988, p. 304-306.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Chaumont-en-Vexin. Vexin et Pays de Thelle, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Vexin-Thelle, 2003, in-8° de 56 p., p. 49 (voir texte ci-dessus).