A l’orée sud de la magnifique forêt de Hez, Thury-sous-Clermont est davantage connu pour le souvenir qu’y a laissée la famille Cassini, une dynastie de célèbres astronomes d’origine italienne, qui résidait au tout proche château de Fillerval aux 18ème et 19ème siècles. C’est Jacques Cassini, dont le nom reste attaché à la définition de la méridienne de Paris, qui achète le domaine en 1719. Lui succède son fils, César-François, à qui l’on doit la fameuse carte de France, dite de Cassini, puis son petit-fils, Jean-Dominique, qui fait reconstruire le château à partir de 1784 et meurt presque centenaire en 1845. Dans la chapelle nord de l’église, une plaque honore la mémoire du premier d’entre eux.
N’offrant malheureusement à considérer depuis l’extérieur que la façade ouest et une partie de l’élévation sud, l’église est, comme souvent, très hétérogène. Les parties les plus anciennes (second quart du 12ème siècle) permettent de restituer un édifice très simple composé d’une nef unique suivi d’un chœur de deux travées, terminé carrément. Un clocher en pierre, dont il reste la souche, s’élevait sur la première travée. C’est un plan très courant, dont les exemples contemporains sont fort nombreux. La partie supérieure du portail en plein cintre de la façade, avec sa moulure biseautée, les petites fenêtres en plein cintre à double ébrasement du mur sud et ses contreforts faiblement saillants, tout cela porte bien la marque de cette époque. A l’intérieur, la nef, simplement plafonnée, n’a pas de caractère. Le chœur a été totalement repris au 16ème siècle et, excepté les deux arcades brisées associées à la base du clocher, ne comporte plus rien des éléments d’origine. Une analyse attentive pourrait donner à penser qu’une voûte d’arêtes couvrait cette travée à l’origine, comme à Allonne au début du 12ème siècle.
C’est vers 1200 que sera ensuite bâtie, au nord du chœur, une petite chapelle – dédiée à Notre-Dame – dont l’extrême élégance et la justesse des proportions méritent d’être soulignées. Depuis la nef, son accès s’effectue directement par une petite arcade, à la manière des passages berrichons. Ce délicieux petit morceau d’architecture est constitué d’une travée droite alignée sur la travée du clocher, suivie d’une abside dont les six côtés sont réunis sous une unique voûte. Le profil en amande des fines ogives ajoute encore à son raffinement et les chapiteaux qui les reçoivent empruntent leur décor à la flore qui caractérise cette époque. L’extérieur est d’une extrême simplicité – on pourrait presque parler d’austérité – : les modillons de la corniche sont vierges de tout décor et aucune moulure ne souligne les fenêtres.
D’importantes transformations vont affecter l’église au 16ème siècle avec la réfection des voûtes du chœur et, peu après, la construction d’une chapelle au sud de ce dernier. On accordera surtout son attention aux deux voûtes qui couvrent la seconde travée du chœur, reçues sur des culs-de-lampe et dont les ogives adoptent un profil raffiné. Avec ses grandes fenêtres à meneaux et en plein cintre, la chapelle sud se réclame déjà de la Renaissance. Elle communique largement avec les deux travées du chœur grâce à une audacieuse reprise en sous-œuvre au niveau de la jonction de celles-ci. Joliment moulurée, la pile qui en résulte est surmontée d’une frise sculptée de feuilles stylisées très découpées. Comme pour la chapelle nord, un passage semblable assure la communication avec la nef (2020).
