Bourg important au Moyen Age, Verberie a connu longtemps la notoriété grâce au palais que Charlemagne y avait reconstruit avec splendeur. En partie détruit lors des invasions normandes, maintes fois réparé et modifié par la suite, il disparaîtra sous François 1er.
Saint-Pierre était primitivement, et sous le nom de Saint-Pierre-Saint-Paul, la chapelle du palais. La partie la plus ancienne (fin du 12ème siècle) est le bras sud du transept, beaucoup plus élevé que le reste de l’église et connu autrefois sous le nom de chapelle Charlemagne.
Eclairée à l’origine par de très hautes fenêtres disposées par deux à l’est et à l’ouest et en triplet vers le sud, il est tentant d’établir un lien entre cette construction et le palais sur lequel elle aurait ainsi été greffée. Largement développé vers l’ouest, ce palais se serait alors terminé, à l’opposé, à l’emplacement du chœur actuel. Une voûte sexpartite couvrait dès l’origine cette chapelle, un principe qui a été repris lorsque celle-ci fut voûtée à nouveau, mais beaucoup plus bas, au 16ème siècle.
La partie orientale du palais dut disparaître, au plus tard, dans la seconde moitié du 13ème siècle, lorsque fut construit le chœur actuel, formé d’une travée droite et d’une abside à cinq pans. Les fenêtres conservées ont un réseau à profil prismatique composé de deux lancettes surmontées d’une rose. Au début du 14ème siècle était fondée la chapelle de la Vierge pour le repos de Jeanne de France, épouse de Philippe le Bel. C’est l’actuel bras nord du transept, très remanié au 16ème siècle.
La chute du clocher en 1333, l’incendie du château et de la chapelle en 1359 puis la défense désespérée de Jean de Dours contre les Anglais du comte de Huntington en 1439 avaient, en effet, infligé de cruels dommages à l’édifice et nécessité une reconstruction partielle dès la seconde moitié du 15ème siècle. C’est à celle-ci que l’on doit, outre le revoûtement des parties les plus anciennes, l’édification de la nef et celle du clocher, ouvrage sévère et tronqué, aménagé en tour de guet en partie haute. Le portail qui s’ouvre à l’ouest montre une belle composition de style gothique flamboyant (1994, modifié 2018).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Pont-Sainte-Maxence, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1834.
- Victor MANUEL, "Documents sur Verberie", Comité Archéologique de Senlis. Comptes-Rendus et Mémoires, 1882-83, p. 211-228.
- Chanoine Louis PIHAN, Esquisse descriptive des monuments historiques dans l’Oise, Beauvais, 1889, p. 537-539.
- Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 223-228.
- Chanoine Eugène MÜLLER, "Courses archéologiques autour de Compiègne", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 11, 1904, p. 238-239.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Pont-Sainte-Maxence. Valois et Vallée de l’Oise, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et O.T.S.I. de Verneuil-en-Halatte, 1994, in-8° de 32 p., p. 23-24 (voir texte ci-dessus).
- Sandrine PITTEMAN, « L'église Saint-Pierre de Verberie et sa place dans l'architecture religieuse d'Île-de-France », Bulletin de la Société historique de Compiègne, 2002, p. 253-293.